Cet automne, participez aux missions champignons
Article 10/2018

Cet automne, participez aux missions champignons

Crédit photos : Noé

Si on connaît surtout les champignons que l’on retrouve dans notre assiette, comme les cèpes ou les girolles, la forêt regorge d’espèces mystérieuses, visibles ou invisibles. En France (Métropole et Outre-mer), 9665 espèces de champignons à chapeau et 4400 espèces de lichens sont inventoriées*. Le groupe taxonomique de la fonge ou Fungi (champignons et lichens) est un groupe particulièrement riche mais méconnu. L’INPN manque de données pour certaines des espèces qui le constituent. La présence ou l’absence de ces champignons est donc à confirmer dans de nombreuses régions de France. De septembre à février, Noé vous propose de participer à 10 missions d’observation de champignons à travers le programme « Observatoire de la Biodiversité des Forêts ».

Membres de l’écosystème forestier, les champignons jouent un rôle important dans la décomposition du bois mort et constituent une source d’alimentation pour d’autres espèces : invertébrés, vertébrés fongivores, nombreux insectes et micro-organismes. Ils peuvent également alimenter les arbres en sels minéraux en s’associant à leurs racines. En échange, l’arbre leur procure du sucre. C’est ce qu’on appelle la symbiose, ou bénéfice réciproque. Sensibles aux modifications des milieux, comme le tassement du sol, le piétinement et la pollution atmosphérique, ils sont également dépendants des conditions climatiques.

Dans le langage courant, le terme champignon désigne en fait le sporophore, la partie visible du champignon, par opposition au mycélium qui est souterrain. Le champignon est en général constitué d’un chapeau aux formes variables et d’un pied, mais certaines espèces en sont dépourvues. L’observation de la forme, la couleur, la taille et l’aspect du chapeau et du pied vont aider à l’identification.

Les missions de l’Observatoire :

Pour les saisons automnales et hivernales, Noé vous propose 10 missions d’observation de difficulté variable.

 

De gauche à droite : Amadouvier, Auriculaire mésentérique, Daldinie concentrique

Crédits photos : © Cyril Ruoso, Jean-Yves Grospas, Jean-Yves Grospas / Biosphoto

L’Amadouvier, Fomes fomentarius, peut s’observer d’août à février sur tout le territoire métropolitain principalement sur le bois de hêtre. De couleur jaunâtre à brun vers son point d’attache, l’amadouvier a une forme de sabot de cheval et ne dispose pas de pied.

L’Auriculaire mésentérique, Auricularia mesenterica, peut s’observer de novembre à février dans toutes les régions de France, sur les troncs couchés au sol ou des branches et feuillus morts. L’auriculaire mésentérique se reconnaît à son chapeau en forme de disque et hérissé de poils grisâtres.

La Daldinie concentrique, Daldinia concentrica, s’observe en France d’avril à novembre sur les arbres qui dépérissent et en particulier le frêne. Elle a une forme sphérique, et son chapeau varie du marron-violacé au noir brillant.

De gauche à droite, de haut en bas : Faux-hydne gélatineux, Langue de bœuf, Pézize vert-de-gris, Polypore du Bouleau

Crédits photos : © Yves Lanceau, Jean-Yves Grospas, Jean-Yves Grospas, Muriel Hazan / Biosphoto

Le Faux-hydne gélatineux, Pseudohydnum gelatinosum, se développe sur le bois mort et pousse surtout lors des périodes humides. La période idéale d’observation est donc de novembre à février. Il se reconnaît à sa couleur grisâtre, sa forme d’éventail et sa texture gélatineuse.

La Langue de bœuf, Fistulina hepatica, s’observe d’août à février. Ce champignon, qui apprécie particulièrement les blessures d’arbres, est présent sur tout le territoire métropolitain. La langue de bœuf doit son nom à la forme de son chapeau et à sa couleur rouge brique.

Vous pourrez observer la Pézize vert-de-gris, Chlorociboria aeruginascens, de juillet à janvier sur le bois pourri des feuillus. Ce petit champignon (son chapeau mesure de 2 à 10mm) est de couleur bleu-vert et se développe en amas de plusieurs individus.

Le Polypore du bouleau, Piptoporus betulinus, se retrouve essentiellement, comme son nom l’indique, sur les branches et troncs de bouleau, de septembre à février. Son chapeau, de couleur marron clair, est en forme de console, alors que sa chair est blanche à l’aspect presque gélatineux.

 

De gauche à droite : Polypore marginé, Polypore soufré, Xylaire du bois

Crédits photos : © Yves Lanceau, Dominique Delfino, Jean-Yves Grospas / Biosphoto

Le Polypore marginé, Fomitopsis pinicola, est un champignon très commun en France qu’on retrouve dans tous types de forêt, d’août à février. Son chapeau, en forme de console ou de sabot de cheval, est jaune orangé. Il est couvert d’une croûte foncée.

Le Polypore soufré, Laetiporus sulphureus, est présent sur tout le territoire métropolitain dans les forêts mixtes ou de feuillus, d’octobre à février. Il est constitué de plusieurs chapeaux jaunes superposés en forme d’éventail et peut atteindre jusqu’à 50 cm de largeur.

Le Xylaire du bois, Xylaria hypoxylon, s’observe dans toute la France métropolitaine d’octobre à février. On peut le retrouver sur les bois morts, les morceaux de bois humides et les écorces moussues. On le reconnaît à ses petits rameaux de couleur blanchâtre et noirs à la base.

 

Vous pouvez retrouver ces missions sur le site internet de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts et sur l’application « Mission Forêt avec Noé ». Vos observations de terrain sont essentielles pour obtenir des cartes de répartition des espèces plus complètes. A vous de jouer !

 

Article source : Noé

Sources & Références :

* La Biodiversité en France, 100 chiffres expliqués sur les espèces, par l’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) et l’ONB (Observatoire National de la Biodiversité)

Inventaire National du Patrimoine Naturel : https://inpn.mnhn.fr/

Office National des Forêts : http://www.onf.fr

La forêt Naturelle, Alain Persuy

Bruxelles environnement : https://environnement.brussels/